Les Maisons de Naissance sont des structures autonomes, sous la responsabilité exclusive de sages-femmes.
Elles accueillent les femmes enceintes dans une approche personnalisée, du suivi de grossesse jusqu’à l’accouchement, dès lors que celles-ci sont désireuses d’avoir un accouchement physiologique, et ne présentent aucun facteur de risque connu.
Les Maisons de Naissance sont rattachées à des établissements de santé partenaires, et font partie intégrante du réseau de santé périnatal.
L’accompagnement y est global, c’est-à-dire qu’il associe une femme (un couple) à une sage-femme (parfois deux) du début de la grossesse à la fin du post-partum.
Pourquoi une Maison de Naissance ?
Bien que, depuis la nuit des temps, l'accouchement se soit toujours déroulé à la maison, entre femmes, le milieu médical des pays occidentaux l'a graduellement pris en charge. Depuis les années 1960, la quasi-totalité des accouchements se déroule en milieu hospitalier.
Au cours des années 1970, des femmes ont cherché à reprendre la responsabilité et le contrôle sur plusieurs secteurs de leur vie, dont l'accouchement. La surmédicalisation des grossesses, ainsi que le travail de quelques scientifiques humanistes, comme les obstétriciens Frédérick Leboyer, Michel Odent, Max Ploquin, etc. ont beaucoup contribué à légitimer cette démarche.
Mais l'origine des Maisons de Naissance dépend surtout de la culture de certains pays. Ainsi aux États-Unis, elles sont nées de la surmédicalisation de la grossesse et de l'accouchement. Au Canada, la création de ces structures est intimement liée à l'histoire de la profession de sage-femme qui s'était éteinte depuis le début du siècle. Le Québec a légalisé la profession des sages-femmes en septembre 1999 après dix ans d'évaluation de leur activité au sein de projets pilotes. En Europe, les raisons sont variables d'un pays à l'autre.
Les Maisons de Naissance dans le monde
Aux États-Unis, la première Maison de Naissance (birth center) a été fondée en 1975, à New York. Il en existe maintenant plus d'une centaine.
En Europe, le mouvement s'est d'abord implanté en Suisse (en 1984) et en Allemagne (en 1985), puis en Autriche, Belgique, Suède, Grande-Bretagne, etc. Un réseau européen de Maisons de Naissance a vu le jour en 1993.
Au Québec, il existe actuellement une vingtaine de Maisons de Naissance. Elles sont rattachées à des centres de santé et de services sociaux sous l'autorité du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec. Plusieurs nouveaux projets sont en cours, souvent portés par des parents qui veulent avoir accès à ce type d'accompagnement. Au Québec, les parents s'impliquent souvent activement dans leur Maison de Naissance par le biais d'un comité de parents.
Situation en France
L’expérimentation du fonctionnement des Maisons de Naissance était une des quatre priorités du Plan Périnatalité 2005-2007.
Un groupe technique pluri professionnel, dans lequel figurent des représentants des usagers issus du collectif CIANE (Collectif Inter Associatif autour de la Naissance) et de l’UNAF (Union Nationale des Associations Familiales), a été mis en place au début de l’année 2005. Il avait pour objectif de mettre en place un cahier des charges fixant les modalités de cette expérimentation, et surtout d’en fixer un cadre réglementaire.
Il faut attendre l'adoption de la loi n° 2013-1118 du 6 décembre 2013 pour que soit enfin autorisée l'expérimentation des Maisons de Naissance.
En septembre 2014, la HAS (Haute Autorité de Santé) élabore un cahier des charges relatif à l'expérimentation des Maisons de Naissance. L’objectif est de permettre l’expérimentation dans un cadre défini respectant des critères de qualité et de sécurité des soins pour la mère et l’enfant.
Le 30 juillet 2015, le décret n°2015-937 relatif aux conditions de l'expérimentation des Maisons de Naissance, ainsi que l’arrêté fixant la composition du dossier et les modalités de candidature pour intégrer l'expérimentation, sont parus au Journal Officiel.
Le 23 novembre 2015, le ministère de la Santé retient neuf candidatures de Maisons de Naissance pour fonctionner à titre expérimental. Il s'agit de la société CALM-maison de naissance à Paris ainsi que des associations Premier Cri à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), Maison de naissance Doumaia à Castres (Tarn), La Maison à Grenoble, Le temps de naître à Baie-Mahault (Guadeloupe), Joie de naître à Saint-Paul (La Réunion), Premières heures au monde à Bourgoin-Jallieu (Isère), Maison de naissance Alsace (MANALA) à Sélestat (Bas-Rhin), Un Nid pour naître à Nancy (Meurthe-et-Moselle).
Où en sommes-nous début 2024 ? L'expérimentation a touché à sa fin en Novembre 2021. Au regard des données et des retours de l'expérimentation, le ministère de la santé, s'est montré favorable à une pérennisation des maisons de naissance en France.
L'aventure continue .... !